La mer d’Iroise est aussi le siège, en été et automne, d’un front thermique très marqué, appelé Front d’Ouessant, que l’on distingue facilement sur les données satellite.
Cette image infrarouge de la température de la surface de la mer, prise le 16 juillet 2006, permet d'observer des lignes très nettes autour desquelles la température de surface passe rapidement de 18 à 14 °C : au milieu de la Manche comme en mer d'Iroise et au large d'Ouessant.
Cette transition délimite deux zones, l'une chaude, l'autre froide, qui diffèrent aussi par leur structure verticale.
Dans la zone chaude, la distribution de la température peut être schématisée par une couche chaude (de 20 à 40 m d'épaisseur selon le moment de l'année) reposant au-dessus d'une couche froide (schéma du haut) : l'océan est dit stratifié.
Dans la zone froide, la température de l’océan est homogène sur la verticale (schéma du bas), cependant, malgré ce mélange, un gradient latéral de température peut subsister entre la côte et le large.
La stratification se produit en effet au cours de l’été, lorsque l’océan se réchauffe sous l’effet conjoint de l’intensification de l’éclairement par le soleil (incidence plus verticale et raréfaction des nuages) et surtout de la diminution de la force des vents qui entraîne une baisse de l’évaporation (principal processus de refroidissement).
Les échanges de chaleur ont lieu dans la partie haute de la colonne d’eau, et en l’absence de vent et de déplacement des masses d’eau par les courants de marée, la colonne d’eau reste ainsi stratifiée.
Sous l’effet du vent, une turbulence se génère et brasse le haut de la colonne d’eau, ce qui redistribue la chaleur.
Sous l’effet des courants, le frottement de l’écoulement de l’océan sur le fond marin engendre lui aussi de la turbulence dans la partie basse de la colonne d’eau.
Si ces deux zones turbulentes se rejoignent et se mélangent, alors la colonne d’eau devient homogène.