acronyme de « Tributylétain »
Les composés organiques ne sont considérés comme des polluants du milieu marin que depuis le début des années 1980, en raison de l’utilisation du tributylétain (TBT) comme matière active des peintures antisalissures.
Ces dernières, destinées à protéger la carène des navires contre la fixation d’organismes vivants, agissent en diffusant dans le milieu des quantités importantes de TBT (> 5 µg cm-2.jour-1).
Dans l’eau de mer, le TBT se trouve à l’état dissous sous forme d’hydroxyde, de carbonates ou chlorures et faiblement associé aux matières en suspension (5 %). Cette faible affinité pour la phase particulaire se traduit par des coefficients de partage eau-sédiments faibles, mesurés sous différentes conditions de pH, salinité, taille des particules et teneurs en matières organiques, qui varient entre 340 et 1,9.106 pour le TBT, 650 et 2 600 pour ses deux produits de dégradation respectivement le dibutylétain (DBT) et le monobutylétain (MBT). Les cinétiques d’adsorption sur les sédiments sont lentes, 0,57 ng TBT par cm2 et par jour et les taux de désorption non significatifs. Ceci traduit de faibles échanges entre sédiment et eaux interstitielles, néanmoins une fraction faible (< 1 %) peut être désorbée par agitation de sédiments contaminés dans de l’eau de mer.
Le TBT est dégradable dans les eaux par action microbiologique et photolytique. Sa durée de vie mesurée dans des conditions environnementales varie entre quelques jours et quelques semaines, alors que dans les sédiments il est beaucoup plus stable et peut persister plusieurs années.
La contamination des sédiments est très variable selon les sites de prélèvement. Dans les ports du bassin d’Arcachon, des concentrations extrêmes comprises entre 4 et 158 ng.g-1 de sédiment superficiel sec ont été observées. Comparativement à l’intérieur de la baie, les teneurs sont de l’ordre de 4 ng.g-1 en moyenne et n’excèdent pas 10 ng.g-1. Dans la rade de Brest, la contamination est considérablement plus élevée du fait des activités nautiques. Les teneurs varient entre 840 et 6 344 ng.g-1 dans les sédiments portuaires, où la concentration ponctuelle extrême est de 21 300 ng.g-1 et entre 2 et 197 ng.g-1 sec dans le reste de la rade. Les sédiments profonds sont également contaminés, comme l’atteste une carotte prélevée dans le port de la Trinité-sur-Mer qui montre des niveaux en TBT sensiblement constants jusqu’à une profondeur de 80 cm. Les tributylétains sont très toxiques pour les mollusques à des concentrations extrêmement faibles.
Ainsi pour des teneurs voisines du ng.g-1, on observe des modifications significatives de la sexualité des gastéropodes marins se traduisant par l’imposition de caractères mâles chez les femelles : imposex. Dans son stade aigu, les femelles deviennent stériles mettant en péril le renouvellement des populations. L’influence de concentrations similaires (2 ng.l-1) sur la calcification des coquilles d’huîtres plates Crassostrea gigas a été observée in situ et au laboratoire. Les perturbations se traduisent par la formation de chambres remplies d’une substance gélatineuse et l’absence de croissance. La reproduction des bivalves est perturbée à partir de concentrations supérieures à 20 ng.l-1. Comparativement, la reproduction des poissons semble être affectée à des concentrations de l’ordre de 1 à 10 µg.l-1 : c’est-à-dire 100 à 1000 fois plus élevées.
caractère d’un produit chimique qui, lorsqu’il entre en contact avec un organisme, va altérer le goût et/ou la couleur et/ou l’odeur (les qualités organoleptiques) des aliments marins consommés par l’homme.
un foyer de TIAC est défini par la survenue d'au moins deux cas groupés, d'une symptomatologie similaire, en général digestive, dont on peut rapporter la cause à une même origine alimentaire.
toxicité aiguë : caractère d’un produit chimique qui va avoir des effets néfastes sur la santé de l’animal ou de l’homme après une seule exposition de courte durée à ce produit.
toxicité chronique : caractère d’un produit chimique qui va avoir des effets néfastes sur la santé de l’animal ou de l’homme après plusieurs expositions et à long terme.
traceur conservatif : un traceur océanique est un constituant dissous qui est transporté et mélangé par la dynamique de l’océan.
La concentration de ces constituants est donc gouvernée par les courants et les processus de mélange des masses d’eau.
Cependant, la plupart d’entre eux subit des réactions chimiques (gaz carbonique) ou intervient dans les mécanismes biologiques (photosynthèse, biodégradation de la matière organique : oxygène, sels nutritifs), c’est-à-dire que leur concentration dépend aussi de la cinétique de processus biogéochimiques.
Les traceurs conservatifs sont des traceurs océaniques qui ne subissent aucune transformation au sein de l’océan.
L’évolution de leur distribution est seulement régulée par leur transport dans l’océan.
L’exemple le plus important de ces traceurs est la température et la salinité. Un certain nombre de traceurs anthropiques ou polluants ont cette caractéristique, ce qui permet alors de suivre avec précision le mouvement des masses d’eau.
traceur radioactif : isotope radioactif introduit dans le milieu et dont on peut suivre le devenir.
ensemble des particules, organiques ou minérales, en suspension dans l’eau. Tripton et plancton sont parfois regroupés sous le terme générique de seston.
qualifie ce qui a trait à la nutrition des tissus et des organismes.
niveau trophique : position occupée par un organisme dans une chaîne alimentaire : producteurs primaires (phytoplancton, plantes supérieures…), consommateurs primaires (herbivores : zooplancton), consommateurs secondaires (carnivores) etc …
Les niveaux trophiques principaux sont au nombre de quatre :